Yves Martineau, un parcours rempli de possibilités

  • Publié le 25 oct 2023 (Mise à jour le 29 apr 2025)
  • Temps de lecture 4 minutes
Sarah Yergeau

De joueur de baseball professionnel à préposé aux bénéficiaires, en passant par l’enseignement et l’apprentissage du métier de comédien, le Lavaltrois Yves Martineau accumule les cordes à son arc. En entrevue avec L’Action D’Autray, le père de famille aux multiples occupations raconte son parcours.  

 L’histoire d’Yves Martineau commence à Pointe-aux-Trembles, où il a demeuré toute son enfance avec ses parents. À l’époque, alors qu’il avait envie de pratiquer un sport comme les autres enfants, il expose que c’était le hockey qui était à la mode. « Dans le temps, tout le monde jouait au hockey, c’était normal, on ne se posait pas de questions. Moi, je ne pouvais pas me le permettre parce que j’étais allergique à l’ammoniaque qu’on étendait sur la glace, ça m’étouffait. Mon père, qui jugeait que c’était trop risqué avec mon asthme, m’a dit qu’on allait jouer au baseball dans ce cas », dévoile le joueur.  

Ce n’est pas par hasard que le choix du père s’est arrêté sur le baseball, lui-même étant un ancien joueur. « Mon père, c’est un grand fanatique de baseball, il a évolué plus jeune aux côtés de Claude Raymond, un ambassadeur très connu au Québec. »  

M. Martineau est d’ailleurs très reconnaissant envers son père, qui a rendu toute cette aventure possible. « Mon père, c’est mon idole, c’est lui qui m’a tout montré. Il m’a toujours suivi. C’était un homme de peu de mots, mais il était là quand il le fallait. » 

C’est ainsi qu’Yves Martineau a fait ses balbutiements au baseball dès l’âge de cinq ans, où il a exploré différentes positions au terrain, avant de jeter son dévolu sur le rôle de lanceur.  « Quand on est plus jeune, on joue à quelques positions pour avoir un aperçu et aussi parce qu’on n’a pas le talent pour lancer. En vieillissant, vers le pee-wee, ma force s’est développée, je faisais juste lancer. »  

L’athlète s’est rapidement plongé dans sa nouvelle fonction, qui lui allait comme un gant, selon ses dires. « J’avais un bon bras ou un don probablement, qu’on ne savait pas qui mènerait plus loin un jour. »  

De fil en aiguille, le lanceur s’est développé dans sa région, principalement dans la ville de Pointe-aux-Trembles et de Montréal Est. Puis, à 16 ans, il a décollé pour Joliette, où il  a joué dans le Junior A. « J’ai toujours évolué dans un niveau plus haut. »  

À 18 ans, il se fait recruter par les Braves d’Atlanta, lors de la toute première année de l’instauration de la Major ligue Draft au Canada. « En 1991, c’était la première année dans l’histoire du baseball canadien qu’on pouvait se faire repêcher par la Major Ligue Draft, ce qui fait de moi le premier Canadien à être repêché. Avant, c’était des agents libres », témoigne-t-il.  

Après trois ans aux côtés des Braves, il est resté en territoire américain, en allant cette fois-ci au Texas. Il a également été joueur et entraineur de l’équipe de Reins en France.  

Ces deux dernières années au baseball professionnel se sont conclues aux côtés des Capitales de Québec, qui jadis ouvraient leur premier club de baseball professionnel au Québec. M. Martineau est fier d’avoir été des leurs lors de l’année inaugurale en 1999.  

De joueur de baseball à préposé aux bénéficiaires  

C’est à l’âge de 29 ans qu’il se voit obligé de tirer un trait sur sa carrière d’athlète professionnel, dû à une vilaine blessure à l’épaule.  

« Je ne savais pas quoi faire, donc j’ai commencé en entretien ménager à l’hôpital Pierre- Le Gardeur, puis mon gestionnaire me convoquait toujours dans son bureau parce que j’étais trop attentionné avec les patients. Il a même fini par me proposer de faire mon cours de préposé, en soulignant que c’était sans doute mieux pour moi. Je pense qu’il était tanné de m’avertir », dit-il en ricanant.  

Toujours à l’hôpital Pierre-Le Gardeur, M. Martineau y a œuvré pendant 20 ans en tant que préposé aux bénéficiaires. Depuis quelques années maintenant, il enseigne le métier au Centre d’excellence en santé de Lanaudière pour le Centre de services scolaire des Samares. « J’adore ce que je fais, la proximité avec les patients, puis maintenant de transmettre ma passion aux autres préposés. »  

Un métier sollicité à la télévision 

« Au mois d’août, ma copine Karine a vu passer une annonce sur Facebook comme quoi l’équipe de production de l’émission de télévision québécoise STAT était à la recherche d’un préposé aux bénéficiaires de métier. Elle m’a suggéré d’envoyer mon curriculum vitae. »  

Se disant qu’il n’avait rien à perdre, c’est exactement ce que M. Martineau a fait.  

Parmi les 5000 candidatures envoyées à l’équipe de production, c’est le téléphone d’Yves Martineau qui a sonné la semaine suivante. L’heureux élu apprend non seulement qu’il a été retenu pour participer à l’entièreté de la deuxième saison de la série télévisée, mais également qu’il s’est démarqué de toutes les autres applications, sachant que la direction de production n’avait besoin que de deux préposés.  

« J’ai commencé à tourner en août 2023 et mon contrat est confirmé jusqu’en mars », précise le nouveau comédien, qui fait partie de la distribution en tant que troisième rôle muet. Ainsi un comédien professionnel peut lui parler, permission qui n’est pas octroyée à un simple figurant.  

Même si on ne lui a pas attribué de lignes de dialogue, il anticipe que ce moment arrivera, car il prend goût aux plateaux de tournage et aimerait voir où cette nouvelle perspective le conduira dans sa vie future.  

« Sous toutes réserves, je planifie que mon droit de parole va venir », avance M. Martineau, qui compte bien poursuivre au-delà de la saison deux pour la série STAT.  

Il relate que c’est tout naturel pour lui d’être à l’aise devant la caméra, sachant qu’il a occupé cet emploi pendant de si longues années. « Pour moi ce n’est pas dur, je suis comme dans la vie de tous les jours. » 

Néanmoins, il admet qu’il ne savait pas trop à quoi s’attendre comme ambiance de travail. M. Martineau se sent très bien accueilli des artistes. « C’est une belle équipe de travail, ça m’a vraiment surpris. »  

Yves Martineau ne fait pas pour autant ses adieux au baseball. Encore aujourd’hui, il retrouve ses anciens amours une fois par année, le temps d’une partie de baseball amicale des anciens Capitales. Il ne manque pas non plus de transmettre ses connaissances à ses deux fils, comme son père l’a fait pour lui.  

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